Hydro-Presse juillet/août 2006 - Centrale Rapide-Blanc

Approbation : Régent Parent, chef - Production, 819 676-4280

Photos : Gilles Savoie Les photos finales seront choisies par la graphiste.

 

Centrale Rapide-Blanc

Portrait de famille

Les gens heureux n’ont pas d’histoire. Il en va de même pour la centrale Rapide-Blanc qui, sans coup d’éclat, continue fidèlement à produire ses 204 MW depuis plus de 70 ans, grâce aux bons soins de l’équipe qui y travaille.

Les six groupes de la centrale Rapide-Blanc tournent depuis 1934. Durant près de 40 ans, tout un village a vécu près de cette centrale. Aujourd’hui, seule une équipe de 15 personnes lui rend quotidiennement visite. Ces employés s’occupent de la maintenance de tous ses équipements et de ceux des barrages auxiliaires Manouane A, B et C. 

« Nous faisons l’entretien régulier et les travaux imprévus, fréquents avec un ouvrage de cet âge », fait remarquer Régent Parent, chef – Production. L’équipe réussit tout de même à obtenir d’excellents résultats : les meilleurs du secteur Des Cascades. En effet, depuis décembre 2005, la centrale n’a subi aucun arrêt forcé. De plus, son temps d’indisponibilité, le plus bas du secteur, est de 0,86 %. « C’est que nous réussissons à faire l’inspection d’un groupe turbine-alternateur en deux jours, plutôt qu’en quatre, précise Régent Parent. Nous avons effectué ce changement il y a trois ans, en réorganisant le travail pour le faire plus efficacement. Nous faisons maintenant les cinq inspections limitées avant le coup d’eau du printemps, à raison de deux par semaine. Le groupe en inspection complète est fait en août. »

Un peu capricieuse, la vieille centrale demande beaucoup d’attention. Ainsi, une des vannes de l’évacuateur, coincée, subira cet été une cure de rajeunissement. Puis, en prévision de l’arrivée prochaine de ces deux voisines, les centrales Rapides-des-Cœurs et Chute-Allard, on refera bientôt le poste, situé sur sa toiture.  « On y rattachera les nouvelles centrales, explique Régent Parent. À la fin des travaux, à l’automne 2007, le poste occupera toute la surface du toit. »

Joindre l’utile à l’agréable

À Rapide-Blanc, tous s’affairent dans une ambiance où règne un bel esprit d’équipe. À preuve, les dîners mensuels que chacun prépare à tour de rôle et pour lesquels les employés paient un petit montant. La somme amassée est donnée chaque année à une œuvre de charité de La Tuque.

Régent Parent, chef – Production à Rapide-Blanc sur la passerelle surplombant les groupes.

 

 

 

 

 

Toujours coquette

Yves Vachon, ouvrier de support, connaît les moindres recoins de la centrale Rapide-Blanc et ses maux de vieille dame. « Les infiltrations d’eau abondantes me compliquent la tâche. Les murs s’écaillent et le plancher ne reste pas propre longtemps », souligne-t-il. Tout cela rend son travail plus difficile, mais il ne se décourage jamais, même au printemps, lorsque le pollen recouvre d’un manteau jaunâtre l’intérieur de cette centrale refroidie à l’air.

Minutieux, Yves Vachon aime le travail bien fait. À tel point, qu’il préfère nettoyer l'immense plancher vadrouille en main, plutôt qu’à l’aide d’appareils sophistiqués qui, selon lui, ne donne pas un aussi beau lustre. « Mes collègues sont d’une aide précieuse. Ils font de leur mieux pour garder leurs lieux de travail propres, assure-t-il. En retour, je m’assurer de leur offrir un environnement agréable. »

Yves Vachon a brièvement songé à travailler dans une des centrales en construction plus haut sur la rivière Saint-Maurice qui, neuves, seraient plus faciles à entretenir. Il préfère toutefois demeurer à Rapide-Blanc, cette centrale qu’il bichonne depuis près de 20 ans. 

Témoin du passé

À la fin des années 1920, lors de la construction de la centrale Rapide-Blanc, le voyage depuis Shawinigan prenait des allures d’expédition. La Shawinigan Water and Power construit alors un village d’une cinquantaine de maisons pour loger les travailleurs. Quelque 250 personnes y habiteront jusqu’en 1971, alors que les routes ont permis de desservir la centrale à partir de La Tuque, ce qui amena Hydro-Québec à fermer le village.

Mécanicien depuis 29 années à Rapide-Blanc, Jean-René Tremblay a connu les belles années de ce village qu’il a habité jusqu’à l’âge de 13 ans. On le voit ici devant l’une des sept maisons qui subsistent encore.

 

 

La centrale et le village à l’été 1952.

 

 

 

 

 

 

 

Pour en savoir plus sur le village de Rapide-Blanc : www.lerapideblanc.com


Robert Morissette, chef - ouvrier civil, travaille au remplacement du compteur du groupe 3.

 

 

 

 

 

 

Martin Arbour, Stéphane Délisle et André Gouin, électriciens, effectuent des vérifications au refroidisseur d’un des transformateurs.

 

 

 

 

 

 

Dominique Cantin, mécanicien, et René Veillette,  chef - mécanicien, mesurent le débit de la pompe du système de refroidissement des groupes.